Le regard des parents pèse sur le « sur-poids » des enfants
- Sébastien HELFER
- 15 juin 2017
- 3 min de lecture

« Attention, c’est trop gras, » « Ne te ressers pas, tu vas grossir » : à table, ces remarques de parents partent d’une bonne intention mais sont largement contre-productives.
Selon une étude britannique réalisée sur deux mille huit cent familles australiennes, et corroborée par une enquête en Irlande, les enfants que leurs pères et mères trouvaient en surpoids vers l’âge de 5 ans ont un risque de le devenir vraiment dix ans plus tard.[1]
Et le constat est identique quel que soient leur poids réel, leur sexe et les revenus de leur famille.
Par conséquent, la classe sociale n’est pas un facteur contre le surpoids des enfants. L’origine culturelle peut influencer modérément par rapport à une cuisine riche en graisse, mais à cet âge de l’enfant, les calories sont vites brûlées.
Par contre, l’habitude devient un facteur risque majeur d’une éventuelle obésité, surtout arriver à l’âge pubère, où se développe de plus en plus une forme d’angoisse, de stress, éléments nouveaux à gérer et le plus souvent par une prise de nourriture élevée en sucre (glucides).
Donc si votre enfant consomme de façon régulière et non modérée voir exceptionnelle des boissons riches en sucre (Soda[2] etc.), gâteaux ... fast-food (glucides et lipides), il est temps de se poser les bonnes questions !
Regards biaisés sur soi et sur la nourriture ? (Héritage familiale, transmission culturelle ... idées reçues).
Trop d’enjeux sur le repas ? (Peur de manquer, angoisse de mal faire ... jugement).
Reste désormais à explorer ce qui se joue autour de l’assiette de l’enfant à partir des perceptions parentales.
D’autant plus que le phénomène inverse a aussi été relevé par des chercheurs américains : quand leur enfant est réellement obèse, la moitié des parents ne le remarque pas.
Croyez le bien, qu’à ce niveau et sans être incorrecte, ils sont bien placés au rand mondial d’une obésité des plus élevées avec des conséquences sans précédents à tous les niveaux.
Ce qui reviendrait à dire que l’image de leur enfant obèse est devenu « normale » au quotidien, mais cela ne veut pas dire que le regard des autres est identique !
" Il est bien « re-connue » que la moquerie entre enfant est souvent révélatrice de mal-être, de développement de phobie(s), d’isolement ... d’événement(s) irréversible(s). "
Que faire ?
Ne pas se focaliser sur le poids de l’enfant ni sur ce qu’il mange à table. Le meilleur outil, pour évaluer sa corpulence, reste le suivi régulier à l’aide des courbes de croissance du carnet de santé, non pour correspondre à une moyenne idéalisée, mais simplement pour vérifier leur harmonie et leur progression régulière.
Ne pas hésiter à en parler à votre médecin de famille qui saura vous conseiller, voir vous orienter auprès d’un spécialiste nutritionnel (nourriture) mais aussi vers un spécialiste de l’éducatif (comportement) afin de mieux comprendre votre fonctionnement au quotidien face à l’alimentation.
N’oubliez pas que les repas sont des instants importants dans une journée car ils sont fédérateurs de liens familiaux, de discutions, d’échanges conviviaux ... voir une peu moins (temps de régulation familiale par exemple), bref du plaisir avant tout dont les rituels qui gravitent autour de cet instant sont primordiaux dans le développement et la construction future de vos enfants.
Par conséquent, si vous ne vous retrouvez pas dans ce schéma familiale, il est important d’en connaître son origine pour y remédier rapidement avant que le « mauvais » quotidien prenne le dessus accompagné de son lot de conséquence(s) future(s).
À table ... Et surtout, je vous souhaite un bon appétit ...
[1] Sources : universités de Liverpool (Royaume-Uni), et de Floride (Etats-Unis).
[2] « La maladie du soda attaque le fois » article à venir prochainement
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